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Notre association a 20 ans : 1ère partie 1999 -2009

L’Association a été créée pour répondre à des problématiques de voisinage avec la Maison d’Arrêt et rapidement, elle s’est inscrite dans une histoire plus grande que celle de notre simple quartier.
Lorsque le 6 décembre 1999, entre voisins de la maison d’arrêt, nous créons l’association des Riverains de la Maison d’Arrêt Saint-Michel, c’est dans le but de réduire les nuisances dans les rues voisines : rodéos de voitures, gens montant sur les toits et hurlant avec les détenus, la nuit, le jour… La police ne vient pas ou rarement pour « déloger » les bandes installées sur les toits. Bruits et casses en tout genre constituent de vraies nuisances très prégnantes pour les riverains. Nous décidons d’alerter les responsables politiques et l'administration pénitentiaire. La suite donnée sera quasiment nulle …

L’impossible résolution de ces nuisances

La réponse du système est rapide à tous les niveaux. D’une part, une incapacité des politiques à diminuer les parloirs sauvages ; de l’autre, une administration pénitentiaire pour qui « ce qui se passe dans la rue n’est pas notre problème ! ». Enfin, justice et police ne souhaitent pas intervenir pour réprimer ces délits ! Autre aspect : cette maison d’arrêt vétuste va déménager, donc, pas d’investissement en temps ni en argent !  Nous nous sentons abandonnés face à nos problèmes. Jean Diébold, maire adjoint de Toulouse, ne proposera que quelques aménagements, tels que des piques sur les poteaux voisins pour empêcher toute escalade. Notre action étant initialement limitée aux nuisances de la prison, nous décidons alors d’en élargir le champ en informant les riverains sur le devenir du site en lien avec les pouvoirs publics et en promouvant l’amélioration du cadre de vie des habitants du Busca.

L’ouverture sur le quartier

Notre action se précise. Le samedi 24 juin 2000, nous nous installons dans le hall de l’actuel Carrefour Market - afin de faire connaître aux habitants l’existence de l’association. Mme Dieuzaide, épouse du photographe toulousain, nous autorise à utiliser une photo du site réalisée par son mari. Nous découvrons alors que les riverains ne connaissent pas l’architecture remarquable du lieu.

S’ensuivent plusieurs actions : rencontre avec Mme Benayoun-Nakache député de la 4ème circonscription de Toulouse, qui nous soutiendra activement, consultation des habitants via un questionnaire sur le devenir du site, organisation d’une AG avec Odile Foucaud, Maître de conférence en histoire de l’art, pour découvrir l’histoire et l’intérêt patrimonial du site. Tout cela aboutit à une « DEMANDE de LA PROTECTION DE LA MAISON D’ARRET SAINT-MICHEL ET EN REHABILITER LES LOCAUX AFIN D’AVOIR DES SURFACES NECESSAIRES AUX DIFFERENTS MANQUES DE STRUCTURES SOCIOCULTURELLES DANS LE QUARTIER ». Une rencontre avec le directeur de la maison d’Arrêt et une visite de la prison par des membres du CA nous confirme le potentiel de reconversion du site.

En Mai 2001, nous rencontrons Mme Lebranchu, Ministre de la Justice puis M Douste Blazy, le nouveau maire. Ils se disent convaincus l’une, de la nécessité de céder la prison et l’autre, d’y réaliser un projet d’envergure pour la ville.

2003, année charnière : l’horizon s’ouvre

Le 27 janvier, les 528 détenus de la Maison d'Arrêt sont transférés à Seysses. Seul le Centre de semi-liberté reste sur place. Le Maire mandate Richard Edwards pour élaborer un projet de reconversion du site. Nous aurons une belle collaboration avec lui. Afin d’informer les riverains, nous publions la Lettre N° 1 qui décrit la visite du site et la proposition d’Edwards.

Devant les rumeurs de réouverture due à la surpopulation carcérale, l’association se mobilise (tracts, médias et sit-in) et une délégation est reçue à Paris en juin 2003 au cabinet du Mme Alliot Marie, Ministre de la Justice. De l’ex-couvent des lazaristes

Les 30 derniers détenus rejoignent Seysses en octobre 2003. Le projet de réouverture est abandonné. La reconversion du site s’inscrivant dans un projet à long terme, l’association se mobilise alors sur d’autres réalisations dans le quartier : en 2004, nous collaborons à l’étude d’une zone 30 rue du Gorp, aux rénovations du Crous et de la place du Busca. Le 19 septembre, nous organisons un 1er repas de rue, rue du Gorp. Le site de la Maison d’Arrêt est ouvert pour la 1ère fois pour les Journées du Patrimoine.  

D’autres projets émergent : création d’une crèche rue St-Denis, reconversion de la chapelle et du couvent des Lazaristes en projet immobilier. En lien avec Guillaume Drijard, nouveau président du Comité de Quartier St Michel, notre association bloque en justice le permis de construire de l’ex- couvent des lazaristes en exigeant l’interdiction d’un accès automobile par la rue St-Denis, petite rue d’accès à la crèche et à la Grande rue St-Michel. Après deux ans de procédure, la Mairie et le promoteur acceptent la modification du permis.

Vers un vrai projet

Le maire de Toulouse, M. Cohen, plutôt réticent au départ à ce projet de reconversion en a accepté l’idée, et en 2008, Mme Belloubet, maire adjointe à la culture, a pu autoriser la diffusion du rapport Edwards.
Ces dix premières années de l’association ont montré que notre implication et l’action citoyenne ont amélioré la qualité de vie dans notre quartier et contribué à l’émergence d’un beau projet à l’échelle de Toulouse.

CB-JPB

La 2ème partie (2010 à 2020) à suivre dans un prochain numéro.

Pétition pour la sauvegarde du patrimoine de la prison

Pétition pour la sauvegarde du patrimoine de la prison

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