16 Mai 2015
La première étude de faisabilité du projet d'auditorium de la prison Saint-Michel vient de démarrer. Le site appartient toujours à l’État, mais la Ville a le soutien de la ministre de la Culture.
«Je rêve de cet auditorium qui installerait Toulouse sur le plan européen»… Mercredi soir, lors de la petite cérémonie organisée à la mairie pour la signature de son nouveau contrat de 3 ans, le chef d'orchestre Tugan Sokhiev a publiquement exprimé son souhait d'un nouvel équipement culturel pour la musique classique. La Halle aux grains, «temple toulousain de la musique classique», supporte mal la comparaison avec les magnifiques salles contemporaines où l'Orchestre du Capitole se produit, en France et à l'étranger. Un auditorium digne de ce nom serait une plus-value pour Toulouse, défend Jean-Luc Moudenc, dont le projet de créer une Cité de la musique sur le site de la prison Saint-Michel avait été un des grands thèmes de campagne. En ces temps de restrictions budgétaires le maire de Toulouse ne renonce pas à ce projet. «La ville a besoin d'un équipement culturel qui participe au rayonnement de la ville, de la métropole et de la région», dit-il. «L'idée n'est pas nouvelle. On l'avait émise en 2007 dans le dossier de candidature de Toulouse, capitale européenne de la culture, et elle avait fait consensus». Jean-Luc Moudenc souhaite réaliser ce projet «en deux mandatures, d'ici une dizaine d'années» précise-t-il. Il imagine un auditorium semi-enterré à l'intérieur du monument historique de la prison, l'édifice d'époque Napoléon III en forme d'étoile à cinq branches. Un bâtiment désaffecté depuis le départ des détenus en 2003
Le maire de Toulouse vient d'ordonner la première étude sur son projet d'auditorium semi-enterré à la prison Saint-Michel. Un comité technique auquel est associé le chef d'orchestre Tugan Sokhiev s'est déjà réuni deux fois. Il a pour mission de définir le cahier des charges de cet équipement et d'en étudier la faisabilité. Reste la question du financement. «L'État a fixé le prix de vente de l'ensemble à 11,5 millions d'euros. La ville n'est pas acheteur à ce prix-là», dit Jean-Luc Moudenc. Pour concrétiser son projet d'auditorium le maire-président de la Métropole doit trouver une stratégie. Il ne désespère pas de convaincre l'Etat et le futur propriétaire de céder l'édifice historique à la Ville. «Lorsque l'Etat aura choisi son acheteur, il faudra trouver un accord tripartite pour qu'on récupère l'étoile», explique-t-il. Depuis quelques semaines, le maire de Toulouse à un nouvel atout en main : une lettre de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui lui confirme la participation de l’État pour financer l'étude de faisabilité du projet à 50 %. Un feu vert interprété comme un signal positif.
euros >Ancien prix de la prison. En 2002 l'Etat s'était engagé à céder la prison à la ville pour un prix de 750000€. Le prix est aujourd'hui est d'1,5 million d'euros.
«Toulouse a besoin d'un équipement culturel qui participera à l'attractivité et au rayonnement de la ville et la région».
Jean-Luc Moudenc, maire
«Un comité technique est en place. Il y a eu deux réunions. En ce moment cette équipe finalise le cahier des charges avec des salles de répétition, des locaux techniques, une salle de concert de 1600 à 2000 places, des espaces pour le public…» indique Marie Déqué, conseillère municipale déléguée à la musique. «La prochaine étape sera la consultation de programmistes urbains qui réaliseront les études de faisabilité en associant les budgets correspondants». «Une étude est lancée mais il n'y a rien de concret» rétorque Vincentella de Comarmond, ancienne adjointe à la culture, élue (PS) de l'opposition. «Nous pensons que cet auditorium à la prison Saint-Michel serait extrêmement coûteux car très compliqué sur le plan technique. On ne comprend pas ce projet au vu de l'augmentation de 15 % des impôts locaux, et de la baisse des subventions aux associations, notamment culturelles. On est contre un auditorium enterré, et je me souviens que Tugan Sokhiev avait dit ne jamais avoir joué dans ce type de structure souterraine. Notre position n'a pas changé. Pour nous l'auditorium doit se faire, mais à Matabiau».