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Monument aux combattants de 1870-1871

Il y a 150 ans, le 10 mai 1871, la France et l’Allemagne signaient à Francfort-sur-le-Main le dernier traité  mettant fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. La France cédait l'Alsace et la Lorraine au nouvel empire allemand officialisé dès le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles.
Un monument proche de notre quartier nous rappelle cette guerre et les 139 000 morts français.
Quand le 19 juillet 1870, la France déclara la guerre à la Prusse, elle n'y était pas préparée comme le résume un député conservateur à l'époque :.« C’est ainsi qu’une Chambre fut amenée à voter une guerre terrible, sans armée, sans allié, sans raison, sans prétexte, ainsi que nous le savions bien, lorsque nous demandions, sans nous lasser, la communication des pièces qu’on nous refusait impitoyablement ».

Réquisition de la nouvelle prison St Michel comme hôpital militaire

En janvier 1871, la guerre franco-prussienne s'achevait, le bâtiment de la nouvelle maison d'Arrêt Saint Michel juste achevé, fut réquisitionné par l'intendance militaire pour les blessés, au moins jusqu'à la fin de l'année. Sa conception moderne pour l'époque garantissait d'excellentes conditions sanitaires par rapport aux autres hôpitaux.

1895 : projet d'un monument aux  combattants de 1870-1871

Projeté dès 1895,  financé  par une délibération du Conseil municipale du 29  avril 1905, le monument aux combattants de 1870 ne sera inauguré qu'en 1910. Il est l'œuvre de l'architecte Paul Pujol, qui conçoit le monument, de Théophile Barrau qui réalise les sculptures fondues par Joseph Malesset fondeur d'art à Paris. C'est l'entrepreneur Dejean qui met en place le monument. Il représente la ville de Toulouse au centre de la composition, relevant d'une main un guerrier gaulois blessé et de l'autre encourageant un second guerrier, fier, conquérant, le regard tourné vers un avenir plus glorieux. L’allégorie de Toulouse lève les yeux vers la figure de la République couronnant le monument. L'hommage aux morts se double d'un hymne à la République et suggère un sentiment de revanche qui se retrouve dans les discours de l'époque.
A l'origine situé au bout des allées Jules-Guesde, il est déplacé en 2012 suite au réaménagement des allées pour le passage du tramway, restauré puis installé au bout des allées François-Verdier, dans l'alignement du Monument aux combattants de la Haute-Garonne, édifié en 1928 et du monument à la Résistance situé allée Frédéric-Mistral.

Le bronze est signé sur le soc de la charrue : TH BARRAU SCULPTEUR 1908, le socle en pierre : PAUL PUJOL ARCH INVENIT et J. MALESSET  FONDEUR D'ART PARIS est inscrit sur le bouclier du guerrier gaulois.
Plaque en bronze : LES QUARTIERS / ST MICHEL, BUSCA, PORT GARAUD / AUX VÉTÉRANS DE 1870 71 /
 

Changement de régime

La capitulation de Napoléon III à Sedan le 2 septembre 1870, provoqua un soulèvement populaire à Paris, la chute du Second Empire et la proclamation de la IIIéme République, le 4 septembre. Un gouvernement provisoire fut aussitôt créé. A Toulouse, les conseillers républicains élus en août 1870 s'installent à la mairie. Le préfet s'enfuit le 6 septembre, Gambetta, ministre de l'intérieur, nomme un nouveau préfet, Armand Duportal.

L'administration, l'armée et la garde nationale sont réorganisées ; les républicains y remplacent royalistes et bonapartistes. Le 31 octobre, le gouvernement central destitue le préfet. La population, les clubs républicains, la garde nationale et la commission municipale soutiennent Duportal et cette décision reste sans effet.
Aux élections législatives de février 1871, les républicains sont majoritaires au centre de Toulouse et au faubourg St Cyprien mais pas dans le reste de la ville et du département.

La "commune" de Toulouse du 25 au 27 mars 1871
Armand Duportal -Photo Assemblée nationale

Armand Duportal fut à la tête de l'insurrection de mars 1871.
Le 19 mars 1871, le préfet Duportal fait remettre à l'armée le poste de l'Arsenal tenu par la garde nationale. Malgré ça, Thiers le destitue et le remplace par le comte de Kératy. Le 25 mars, les officiers de la garde nationale refusent de soutenir Versailles. La Commune de Toulouse est proclamée depuis le Capitole, Duportal refuse d'en prendre la tête. Il est arrêté, mais acquitté par la Cour d'Assises de Pau.

Pendant trois jours, du 25 au 27 mars 1871, des affrontements opposent les insurgés, qui se revendiquent comme patriotes et anticléricaux, à des « bataillons de l’ordre » issus des quartiers bourgeois. A l’issue de cette insurrection, une partie des “communards” aurait été emprisonnée dans l’ancienne prison de Furgole, située sur la place des Hauts-Murats à Toulouse.

Pierre-Jean-Louis-Armand DUPORTAL est né à Toulouse le 17 février 1814. Journaliste à Toulouse dès 1832, il travaille pour le Patriote de Juillet, Le Gascon, La Revanche du Midi. Il fonde ensuite le journal l'Emancipation en 1848. Déporté du 2 décembre 1851 en Algérie, il revient en 1853. Emprisonné après l'attentat d'Orsini en 1858, il reprend la publication de l'Emancipation en 1868. Participe à la commune de Toulouse. Préfet de la Haute-Garonne du 6 septembre au 7 novembre 1870. Il est élu député radical-social de Toulouse les 5 mars 1876, 14 octobre 1877, 21 avril 1881, et en octobre 1885. Il décède  à Toulouse le 1er février 1887. (AMT )

Monuments aux combattants de 1870

Monuments aux combattants de 1870

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