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L'ex-prison Saint-Michel enfermée au milieu des immeubles

L'article de la Dépêche de ce jour corrobore les informations "officieuses' que nous avons présentées à nos adhérents lors de notre Assemblée générale du 13 février. Nous avons écrit à Monsieur J. Luc Moudenc, Président de la Métropole et maire de Toulouse pour lui rappeler les souhaits de nos adhérents concernant l'avenir du site de la Prison St Michel et réaffirmés lors de cette Assemblée Générale.  La réunion prévue ce soir nous permettra d'en savoir un peu plus sur le projet prèvu par la Métropole pour l'ancienne prison St Michel.

La Dépêche nous confirme la signature annoncée d'un protocole de cession par l'Etat de l'ex prison Saint-Michel à la Métropole pour y construire logements, auditorium et jardins inquiète les riverains.

L'effet de surprise n'a pas joué. Ou alors dans un parfait contretemps. Embêtant pour un projet culturel et, qui plus est, musical. On sait, depuis la campagne municipale de 2014, que l'ex prison Saint-Michel, fermée depuis fin 2009, doit accueillir le futur auditorium qui manque cruellement à l'Orchestre national du Capitole. L'annonce de la signature imminente de la vente de l'ex établissement pénitentiaire par son propriétaire, l'état, à Toulouse Métropole, a fait l'effet d'un coup de cymbales impromptu.

Comité de quartier et association des riverains de la maison d'arrêt et du quartier du Busca ont appris l'information par la presse et la signature a été reportée sine die, au moins après la présentation du projet aux associations, aujourd'hui à 18 heures.

Après l'accord scellé entre l'État et la Métropole pour la cession de l'ex CEAT de Jolimont, le contrepoint était très attendu sur le dossier de la prison, depuis des années. L'État voulait vendre, le plus cher possible, alors que la Ville, et la Métropole, désiraient acquérir, le moins cher bien sûr, le bâtiment caractéristique en forme d'étoile pour y insérer son projet d'auditorium et quelques équipements publics dont un jardin réclamé par les riverains. Problème : comment mettre du logement (dont 35 % de social), voulu par l'État et la Métropole, dans cet espace déjà très contraint et urbain, alors que le quartier manque cruellement d'espace.

État et Métropole ont gardé secret, pour l'instant, l'accord auquel ils sont arrivés. Le projet mixte prévoirait la construction de quelque 10 000 m2 de surface de logement, soit quelques dizaines, voire centaines de logements. Éric Radovitch, architecte des Bâtiments de France avait évoqué 500 logements dans une interview à la Dépêche.

Des immeubles de quatre, voire cinq étages, entourant l'étoile de l'ex prison, dont une branche serait démolie pour caser l'auditorium qui ne serait plus enterré. Du béton à la place des hautes murailles de brique, dont une partie serait d'ailleurs conservée, à la demande, paraît-il, de l'architecte des Bâtiments de France. Des immeubles qui cacheraient tout ou partie de l'ex prison et de son auditorium depuis l'extérieur et confineraient le jardin public en de biscornues parcelles vertes, à l'intérieur des immeubles privés. Des résidences seraient même prévues, côté grande rue Saint-Michel, aux deux angles de l'ex prison, façon miradors, encadrant le castelet classé et donnant sur le parvis et la station de métro.

Toulouse Métropole, que nous avons sollicité, «réserve la primeur de la présentation du protocole d'intention aux riverains et ne souhaite pas faire de déclarations avant ces rencontres». Dommage. La Ville mettra sans doute en avant, ce soir, le rabais obtenu, l'Etat se félicitant de la vente à bon prix. Au plus grand profit du contribuable, puisque c'est la promotion immobilière qui paiera. Mais pas vraiment du projet, que le comité de quartier souhaite voir remis à plat complètement.


Repères

Trop plein ?

À vouloir mettre trop dans une boîte trop petite, un auditorium de 1900 places, quelques dizaines de logements, un mémorial de la Résistance (au Castelet, projet qu'on ne voit pas avancer), un jardin public… on risque de passer à côté d'une chance de doter le quartier d'un lieu de vie et d'équipements précieux autour d'une Cité de la Musique épanouie.


Le chiffre : 11,3 millions d'euros> prix initial de cession. Prix fixé par les Domaines sur la base de la constructibilité totale du terrain. En 2002, l'estimation était bien inférieure, à 750.000 €.

Ph. E.

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