19 Août 2016
La Dépêche du Midi nous informe qu'une commémoration de la Libération de Toulouse prendra place vendredi 19 Aout à 17h30 devant le monument de la Résistance et de la Déportation sur l'esplanade Alain Savary, allées Frédéric Mistral. Une autre sera sera célébrée demain samedi 20, celle de la prison Saint Michel. Le point sur le projet de mémorial de ce haut lieu de la Résistance toulousaine.
L'argent, fil conducteur du mandat municipal comme désormais dans bien des collectivités de l'Hexagone. La restauration du Castelet de l'ancienne prison Saint-Michel, à Toulouse, c'est-à-dire l'entrée et la cour d'honneur, estimée à 4 M€ en 2015, est aussi tributaire des finances du Capitole. D'où l'avancée à petits pas du lieu de mémoire annoncé.
À plus d'un titre, l'ex-prison Saint-Michel est ancrée dans l'histoire du quartier et de Toulouse. Par son architecture en étoile, dite philadelphienne, elle témoigne d'une conception de l'incarcération au XIXe siècle qui vise «la guérison de l'âme». Une architecture à cinq branches invisible cependant de l'extérieur. Les deux tours imitation Moyen-Âge et les briques rouges ont aussi forgé une identité au quartier. Mais la prison, c'est surtout l'histoire tragique de l'enfermement, des tortures et des exécutions commises ici par Vichy et les nazis. Enfin, après la guerre et jusqu'en 2009, la maison d'arrêt a accueilli des milliers de prisonniers. Le tueur en série Patrice Alègre par exemple. Et c'est sans oublier les mystères qu'elle recèle toujours dans ses sous-sols puisqu'en 1978,en s'évadant, un prisonnier y a découvert des squelettes.
La réalisation d'un mémorial, avec une place importante accordée à la Résistance, comme voulu par les anciens combattants, fait consensus. En 2013, Pierre Cohen, alors maire, récupère l'usage du Castelet contre 1 € et un bail emphytéotique avec la préfecture. En 2014, Jean-Luc Moudenc, élu maire, confirme sa volonté d'un mémorial. En 2015, des travaux sont menés pour assurer l'étanchéité.
Mais les 4 M€ n'étant pas au rendez-vous pour retaper des locaux en mauvais état, décision est prise de conduire les travaux «par tranches», annonce Jean-Baptiste de Scorraille, élu chargé des anciens combattants. Selon lui, les associations qui suivent le projet en auraient accepté le principe, comme celui d'une gestion déléguée à l'une d'entre elles.
Reste à définir le contenu précis du mémorial sur lequel le directeur des archives municipales, parti à Paris, avait travaillé. «Il faut que le projet avance dans son contenu», demande le président du comité de quartier Saint-Michel, Guillaume Drijard. «Un contenu qui ne doit pas faire doublon avec le musée départemental de la Résistance», précise Jean-Luc Moudenc qui envisage une réalisation «avant la fin du mandat».
Pour cet article et la chronologie ci-contre, des informations ont été tirées de la plaquette du Musée départemental de la Résistance consacrée à la prison Saint-Michel.
J.-N. G.