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2. Analyse urbaine du quartier

2. Analyse urbaine du quartier

2.1 La formation historique du quartier

Le nord du quartier avait été touché, à la fin du XVIIIèmc siècle, par des opérations d'urbanisme de grande ampleur, qui n'avaient pas dépassé les anciens remparts, mais avaient préparé les extensions futures, avec notamment la création du Grand Rond, ou « boulingrin », Entre 1824 et 1844, le Palais de justice remplace l'ancien Parlement, et un Muséum d'Histoire naturelle est implanté en 1865 dans le jardin des Plantes.

L'édification de la prison est intervenue pendant une période d'expansion urbaine, à la fin du XIXème siècle. Très vite, la prison, qui était située sur des terrains agricoles, a été rattrapée par la ville : comme on peut le voir sur les plans ci-joints, en moins de quinze ans, les constructions avaient entouré la prison, le long des axes routiers, qui étaient déjà en place en 1860, Une voie était d'ailleurs projetée entre la future place du Busca et la grande-rue saint-Michel, qui devait passer derrière un des pans de murs de la prison, qui ne fut jamais construite.

Par la suite, au cours du XXème siècle, le quartier a connu plusieurs évolutions dans son tissu urbain. Les données du recensement de l'INSEE de 1999 concernant l'époque d'achèvement des logements permet de lire les vagues de construction après la seconde guerre mondiale :

IRIS

Epoque d'achèvement des logements (recensement de 1999)

avant 1949

%

1949-74

%

1975-81

%

1982 -90

%

1990 et après

%

Notre-Dame

516

23.9%

691

32.1%

05

3.9%

460

21.3%

404

18.7%

Saint-Léon

461

22.8%

765

37.9%

38

1 .9%

210

1 0.4%

545

27.0%

Hôtel de région

349

1 3,7%

583

23.0%

62

2,4%

620

24,4%

925

36,4%

Total St-MIchel

1 326

19.7%

2039

30.4%

185

2.8%

1290

19.2%

1 874

27,9%

On s'aperçoit que les logements qui datent d'avant la guerre sont peu nombreux finalement : à peine 20% du total. Pourtant, la physionomie du quartier est fondée pour une grande partie sur l'habitat traditionnel en briques. Ce décalage s'explique par le fait que les constructions d'avant guerre sont nombreuses, mais ont peu de logements, contrairement aux constructions plus récentes. Si le recensement avait été fait en fonction du nombre de constructions, et non du nombre de logements, les effectifs datant d'avant 1949 seraient beaucoup plus nombreux.

Une vague de constructions nouvelles a eu lieu entre 1949 et 1974, de manière homogène sur les trois IRIS qui constituent le quartier Saint-Michel» suivie d'une période de récession de 1875 à 1981, avant de reprendre en progression constante jusqu'à 1999, surtout dans l'îlot « Hôtel de Région », qui borde la Garonne,

La comparaison avec les comptages du recensement de 1990 montre qu'à l'époque, les logements datant d'avant 1949 étaient beaucoup plus nombreux (434 logements de plus qu'en 1999), ce qui laisserait supposer que les opérations immobilières des années 1990 aient été réalisées à la place des logements anciens.

 

Quartier

Epoque d'achèvement des logements (recensement de 1990)

avant 1949

%

1949-74

%

1975-81

%

1982-90

%

Saint-Michel

1760

36.9%

1660

34.8%

132

2.8%

1220

25.6%

Cette   supposition   est   corroborée   par   l’étude   terrain,   qui   montre  que   les  grandes opérations récentes prennent place au cœur du tissu ancien. 

2. Analyse urbaine du quartier

Cependant, l'interprétation de ces résultats demande une certaine réserve, puisque, en chiffres absolus, le recensement de 1990 compte 1 660 logements datant de 1949-1974, alors qu'en 1999, on en compte 374 de plus, ce qui est rigoureusement impossible. On pourrait ainsi supposer que des logements comptabilisés dans la catégorie «avant 1949» en 1990 aient été recensés dans la catégorie « 1949-1974» en 1999, pour expliquer leur hausse. En tous les cas, cette incohérence limite la portée de nos conclusions sur la succession des opérations immobilières, bien que l'évolution générale indiquée par les courbes du graphique puisse être accréditée. On peut notamment remarquer que les constructions des années 1990 ont produit de nombreux logements (presque 30% des logements du quartier), souvent petits, car ils ne modifient pas le nombre moyen de pièces par logements entre 1990 et 1999, et même le font légèrement baisser :

 

1990

1999

Nbre moyen de pièces par logement

2,31

2,24

Nbte moyen de personnes par logement

1,68

1,40

Nbre moyen de personnes par pièces

0,73

0,62

 

En effet, il s'agissait souvent de logements étudiants, pour répondre à la forte demande émanant de cette population.

En tout état de cause, la hausse globale du nombre de logements entre 1990 et 1999 (1 942 logements supplémentaires au total) est accompagnée d'une hausse parallèle de la population (de 7 348 habitants en 1990 à 9 415 habitants en 1999, soit 2 067 nouveaux arrivants dans le quartier). Cette adéquation permet de supposer que la pression sur le logement est forte en terme de demande.

On s'aperçoit, en étudiant la formation historique du quartier, que celui-ci a toujours connu la présence de la prison, les premiers bâtiments ayant été édifiés autour d'elle. Elle peut donc être considérée comme un élément constitutif de l’identité du quartier, puisqu'elle en est l'élément structurant originel. Dans la mémoire collective, la maison d'arrêt a donc nécessairement laissé sa trace, et son évacuation partielle et son projet de reconversion ne peuvent que bouleverser le fonctionnement du quartier.

2.2 Le tissu urbain actuel
a) La densité :

A parcourir le quartier depuis la rue, une impression de forte densité se dégage, avec d'autant plus d'acuité que les rues sont étroites par rapport à l'importance du trafic automobile et piétonnier, et que les immeubles récents sont hauts le long des axes importants.

Pourtant, cette notion éminemment subjective et variable de la densité est largement porteuse d'illusions. Car si les rues les plus importantes tînt été beaucoup touchées par des constructions de grande hauteur (parfois plus de huit étages), ce n'est plus le cas lorsque l'on considère les rues adjacentes, principalement à desserte locale, bordées surtout par du bâti traditionnel bas (pas plus de un ou deux étages, et beaucoup de rez-de-chaussée).

 

De plus, on remarque à la lecture des photographies aériennes que les cœurs d'îlots dans ce quartier sont très peu construits, réservés à du stationnement ou à des espaces verts, ou encore à des espaces de loisirs.

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