Rénovation de la fontaine « Le Soir de la vie « au Square des français Libres

Fontaine " Le Soir de la vie " au Square des Français Libres 

Au milieu du rond-point des Français Libres, se trouve une fontaine surmontée d’une sculpture en ronde-bosse, dont le nom est Le Soir de la vie. Elle représente un homme âgé, robuste et pensif, entouré de deux jeunes femmes qui semblent s’inquiéter pour lui : l’une porte un bouquet, l’autre tient une lyre. Cette statue a été érigée en 1910⁽¹⁾ pour clore l’extrémité de la « Grande Allée », au-dessus de la fontaine et de son bassin, entourée de plantations et de pelouse.

Le thème de la statue ne semble pas être lié au site mais plutôt à la volonté d’avoir une statue en marbre, primée au Salon et si possible faite par un artiste toulousain et de Paris.

Le sculpteur est Auguste Seysses.  Né à Toulouse en 1862, il fit partie des élèves d’Alexandre Falguières et se fit connaître dans le milieu de l’art déco, en particulier en travaillant avec Mucha.

Lors de sa présentation à Paris, la sculpture reçut le commentaire suivant :

"Seysses, dont le sentiment est aussi délicat et ferme que la manière, expose chaque année au Salon des Artistes Français. Son Soir de la Vie est plein de noblesse. Le vieillard s’est assis. Plutôt que de s’abandonner à la mélancolie, il reste énergique. Le chemin qu’il achève n’est qu’un tronçon du grand chemin que suivent les hommes. Et les voix poétiques de son passé ne sont plus à ses oreilles que des voix éternelles. (Moniteur du Dessin de l’Architecture et des Beaux-Arts Mai 1910)."

Plusieurs autres œuvres de Seysses sont exposées au Musée des Augustins. Saurez-vous les trouver ?

Sa vie et sa personnalité sont peu connues mais on peut lire ce texte écrit par une de ses admiratrices :

"Son portrait ? Dans la soixantaine et de moyenne grandeur, on remarque de suite en lui trois choses : 1) son strabisme très marqué 2) ses doigts toujours en mouvement semblant pétrir une pâte merveilleuse d’où sortira son idéal 3) un léger accent méridional car il est de Toulouse ou de ses environs. L’être moral ? Optimiste et essentiellement bon. Auguste Seysses n’a rien à lui, ce qu’il reçoit d’une main, il le donne de l’autre. Ce qu’il en résulte : la vacuité de son porte-monnaie. Écoutez notre statuaire, sa conversation enjouée vous plongera dans une irrésistible hilarité. Vive Seysses !"

Signé Ruharu, dans le courrier des lectrices du journal La Femme en France (Mars 1926).

En 1910, la ville de Toulouse demande à l’État l'envoi d'un marbre primé au Salon pour l'installer à l'extrémité des allées Frédéric-Mistral, en face de l'orphelinat de la Grande Allée.

 Le Soir de la vie, groupe réalisé par Auguste Seysses, est attribué à la ville par un arrêté du 16 juin 1910. A cette occasion, le rond-point est aménagé par l'architecte Paul Pujol avec des plantations, une fontaine, un bassin et des vases. L'ensemble est entouré d'un parterre de fleurs et de grilles. Le conseil municipal approuve le projet le 20 août 1910.