15 Mai 2019
Les 300 migrants, hommes, femmes et enfants, qui s'abritaient depuis un an dans un immeuble désaffecté de la place Henri Russel sont en voie d'évacuation. Ils ont vécu dans des conditions misérables.
Début 2018, ce sont quatre familles qui s'installent dans un immeuble de bureau de quatre étages, désaffecté, situé au 6 place Henri Russel, l'ancien bâtiment AG2F. Très rapidement, d'autres réfugiés sans domicile, sans papiers ou demandeurs d'asile viennent les rejoindre.
Le 12 mai 2018, après l'expulsion du squat des Arènes, du gymnase de la Cépière et de l'Université du Mirail, cinquante personnes de plus viennent s'ajouter.
Aujourd'hui, un an après, ce sont près de 300 personnes qui se sont retrouvées là.
Cet immeuble de bureaux n'est évidemment pas structuré comme un local d'habitation. Ici peu de toilettes, toujours saturées. L'eau potable, c'est dehors, à la fontaine, sur la place.
Pour se doucher, on remplit des seaux et l'on se douche dans le parking à l'arrière du bâtiment dans une cahute qui préserve tant bien que mal l'intimité.
Les gens dorment où ils peuvent, jusqu'à une quinzaine par chambre. Les couloirs et les escaliers servent aussi de dortoir.
«Les conditions de vie sont absolument épouvantables » a déclaré Leilani Farha, la rapporteuse de l'ONU sur le droit au logement en France, en visite à Toulouse le 7 avril 2019 , citée par le média « Actu Toulouse ».
Devant cette situation, des associations toulousaines ont réagi et ont créé le « Collectif Russel ». Objectif : tenter de rendre vivable l'invivable.
Du mobilier, des matelas, de la nourriture ont été apportés. Le collectif est vite devenu l'interlocuteur principal avec la Préfecture.
La préfecture a proposé au collectif, après deux rencontres, de procéder à une « évaluation sociale » des occupants pour examiner la situation de chacun. Mais le DNA est saturé.
Le maire en appelle à l'Etat
Le Dispositif National d'Accueil est saturé à 94 %. L’État reconnaît sa faiblesse.
Avec treize maires de France, le 24 avril 2019, le maire de Toulouse a adressé une lettre aux ministres de l'intérieur et du logement pour s'indigner de la situation des migrants en France en précisant : « Nous devons construire collectivement une réponse au défi que pose l'accueil des réfugiés en France ».
Lors de la rédaction de cet article, l’expulsion de ces migrants était imminente. A l'heure où vous le lirez, peut-être auront ils disparus du quartier. Nous espérons que ce soit pour un mieux.