12 Janvier 2000
Russel (place Henry) - C'est l'ancienne place de la Gravette,, tracée en 1864 sur le terreplein du château du Busca vendu par lots à partir de 1860. Elle a pris le nom du terroir traversé par l'avenue Crampe!, en raison des affleurements de graviers. Il s'agit de la fin du dépôt du cailloutis supérieur, apporté par la Garonne, en couche très irrégulière en épaisseur et en étendue.
On l'appelait aussi la Gravette-Busca pour la distinguer de la Gravette-Saint-Cyprien. Au XIXème siècle, on disait aussi la Gravette Saint-Michel.
Le 2 août 1899 on forma un curieux projet : la place, appelée place Crampel, se composerait d'un terreplein entouré d'arbres, déterminant deux voies latérales, l'une à l'est, dite rue Delieuse, l'autre à l'ouest, baptisée rue de l'Eglise. En effet, elle reçut un temps la première « église » Sainte Germaine, mais fut surtout le « terminus» du tramway 24 (Capitole-Busca). En juin 1884, une pétition avait réuni le chiffre considérable de 1.800 signatures pour l'établissement de cette ligne d'omnibus ou de tramway.
En 1913, il a été proposé de l'appeler place Edouard Filhol . . professeur de zoologie à la faculté des sciences. Il tient une place très honorable dans la galerie des paléontologistes célèbres
Le 18 novembre 1934, on inaugura son nouveau nom place Henri Russell.
Ce fut l’une des 27 « tranchées» de défense passive aménagées dès octobre 1939 à 1945 sur des voies publiques pour servir abris contre les attaques aériennes.
Le comte Henry RUSSELL KILLOUGH est né le 14 février 1834 à Toulouse. Son père est issu d’une vieille famille Irlandaise au catholicisme rigoureux ; sa mère est française. C’est elle qui le met pour la première fois en contact avec la montagne au cours de petites randonnées. Il fut un pionnier du « Pyrénéisme ». A l’âge de 23 ans, il entreprend son premier voyage lointain, qui le conduit jusqu’en Amérique du nord. De retour à Pau, il se lance à la conquête des Pyrénées.
En 1859, il s’engage dans la marine, et part pour son second voyage lointain de 65000km qui durera trois ans.
Dès retour dans les Pyrénées en 1861, il consacrera le reste de sa vie à l’exploration des Pyrénées.
Seul, ou avec ses guides il effectue d’innombrables ascensions, réalisant une trentaine de premières. Il vit d’une fortune personnelle et des rentes de ses placements bancaires. Durant l’hiver il se plie aux contraintes de la vie mondaine de la haute société Paloise, mais dès les premiers jours de l’été, il repart vers les sommets.
Il est mort à Biarritz en 1909.
Le 24 juin 1910, le Conseil municipal délibérait sur le rapport du conseiller MOUDENC : « Messieurs, Par lettre du 26 mars 1909, M. Emile BELLOC demeurant à Paris, demande que le nom de Henry RUSSEL, soit attribué à une des rues de Toulouse. M. Henry RUSSEL, Anglais d'origine, ou pour mieux dire Irlandais, était Français de cœur, non seulement par les aspirations et le charme pénétrant de son esprit, non seulement à cause de son attachement à notre pays: et à sa passion violente pour les Pyrénées qu'il habita pendant la majeure partie de sa vie mais encore parce que, fils d'une mère toulousaine, il était né à Toulouse, rue du Cheval-Blanc, actuellement rue Malaret. D'accord avec la Commission du Vieux Toulouse, votre Commission des grands travaux vous propose de prendre la délibération suivante: Article unique. La rue Traversière Saint-Georges sera désormais appelée rue Henry-Russel. »
Gravette (la) - Nom porté par le terroir traversé par l'avenue Crampe!, en raison des affleurements de graviers, il s'agit de la fin du dépôt du cailloutis supérieur, apporté par la Garonne, et non par l'Hers, en couche très irrégulière en épaisseur et en étendue. Le quartier en a pris le nom. A l'époque moderne, on l'associe au quartier voisin : la Gravette-Busca, ce qui évite toute confusion avec la Gravette-Saint-Cyprien. On disait aussi au XIXe siècle, Gravette Saint-Michel.
Gravette (chemin de la) - Grand chemin de Lespinet, dit de la Gravette. Nom parfois donné, au XVII" siècle, à l'actuelle rue du Midi,
Filhol (place Edouard)- Nom proposé en 1913 pour la place de la Gravette-Busca (place Henry Russel). Jean-Pierre-Edouard-Bemard FlLHOL est né à Toulouse le 7 octobre 1814, fils de Jean FILHOL, chapelier, et de Jeanne-Marie Antoinette COUDERC; il fut à Paris pharmacien en chef de l'!Iôpital Beaujon, puis professeur à l'Ecole de Médecine dé Toulouse, dont il fut le directeur en 1857. li a publié de nombreux travaux (empoisonnements par l'arsenic; eaux minérales des Pyrénées, analyse des vins, du lait, etc.). Conseiller municipal, puis maire de 1867 à 1870, il avait épousé, le 18 juin 1842; Louise Marie-Ameline BERNADET, fille d'un pharmacien de Castelnaudary; li mourut le 25 juin 1883. On lui doit l'initiative, en 1865, d'une remarquable « 'galerie des Cavernes» au Muséum, .laquelle joua un grand rôle dans la connaissance et la présentation de la préhistoire. Son ms, Antoine-Pierre-Henri FILHOL, né le n mai 1843, fut professeur de zoologie à la faculté des sciences. Il tient une place très honorable dans la galerie des paléontologistes célèbres" li est mort en 902. Chargé d'une mission à l'ile Campbell en 1876, il en a décrit la flore (six cents espèces) ainsi que la faune,- curieusement dépourvue de mammifères terrestres. Il parcourut la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie, en rapportant 1 127 espèces de plantes et 85 espèces d'oiseaux, dont certains n'existent plus que dans les musées.