12 Janvier 2000
Guesde (allées Jules) - C'est une création du XVIII" siècle, quand sous le nom d'Esplanade, on aménagea un « balouard », du Boulingrin à la porte Saint-MicheJ.
En l'an II, on l’appela allée des. Récompenses, car le vaste espace servit souvent à des cérémonies ou des rassemblements de foules. On l'agrémenta par la suite de quatre rangées d'acacias.
De 1806 à 1833, ce furent les allées Saint-Michel, alors que l'église Saint-Michel qui avait donné son nom au faubourg n’existait plus.Elle laissait un copieux héritage toponymique : Grande-rue, place intérieure, place extérieure, allées, plus une rue Saint-Michel à Saint-Cyprien. La Municipalité voulut y mettre ordre et supprima le nom des allées, remplacé par celui de Julles Guesdes. Cela se fit par une décision prise au Conseil Municipal du 28 juiller1933, tout comme on l’avait fait pour Jean JAURES supplantant LAFAYETTE, au nom trop répandu ; « il est un nom que l'Assemblée communale se doit d’honorer de la même manière, c'est celui de Jules GUESDE, qui entrait, il y a quarante ans, au Parlement pour y défendre avec des moyens différents, mais avec une égale conviction, les mêmes idées. Le Conseil municipal estimera qu'il y a lieu, par analogie, de dénommer «allées .Jules-Guesde » les allées Saint-Michel. En effet, au point de vue de l'urbanisme, les mêmes raisons peuvent être invoquées en faveur de cette nouvelle appellation. Comme autrefois, dans le quartier Lafayette, trop de voies du quartier Saint-Michel portent la même dénomination, sujet de gêne et de confusion pour nos compatriotes, leurs correspondants et les· nombreux hôtes de notre cité. D'autre part, comme-les allées Jean-Jaurès, les allées Jules-Guesde sont dignes par leur belle ordonnance et la faveur dont elles jouissent auprès du peuple toulousain de porter le grand nom de l'auteur du Catéchisme socialiste dont la haute conscience et le sincère amour de l'humanité doivent rester dans toutes les mémoires. »
L’initiative, fut jugée maladroite par les Toulousains de Toulouse qui le mois précédent, se plaignaient que l’allée Saint-Michel avait été « rétrécie». Une voie de garage pour le tramway était prévue sur ces allées, de la rue des Trente-Six-Ponts à la rue Montaudran (80 m), exigeant l'abattage d'un platane, alors que le sol du Grand-Rond et des allées qui en rayonnent, bénéficiait de la protection des sites. Municipalité et TCRT relevaient de ce fait des dispositions pénales prévues dans la loi du 2 mai 1930. Les voies furent construites et se peuplèrent de remorques en réserve.
Beaucoup plus tard, de bien plus graves modifications intervinrent en faveur des « bus», y compris un « couloir» réservé, sans parler des autoponts. Il est vrai que ces lieux privilégiés de promenades piétonnières ne sont plus qu’un vaste parking, sauf pendant les grandes et bruyantes fêtes «de Saint-Michel".
Ce nom de Saint-Michel disparut, sauf de 1940 à 1945 où Jules GUESDE dut temporairement, s'éclipser. Jules GUESDE s'appelait en réalité Jules-Mathieu BAZILE. Né à Paris le 11 novembre 1845, il devint journaliste pour défendre les idées républicaines. Afin de pas faire de tort à ses parents, catholiques pratiquants aux idées de droite – sont père tenait à Passy une institution d’enseignement libre – il adopta le nom de jeune fille de sa mère GUESDE. Emprisonné pour son opposition à l’Empire, défenseur de la commune exilé en Suisse, député de Roubaix, puis de Lille, il créa au sein du socialisme le Parti Ouvrier Français où avec Vaillant et Sembat, il s’opposa à JAURES et à Aristide BRIAND. La scission qui se forme au Congrès de Tours de 1922 avec les communistes fut pour lui une dure épreuve. Il meurt à Paris le 28 juillet 1922.