20 Avril 2024
Un matin de Février 1899, sur un trottoir de la rue du Japon, face au Musée Labit dans le quartier du Busca, un passant découvre un homme grièvement blessé. La police est prévenue, la victime est emportée. Elle décédera deux jours plus tard. On apprend qu'il s'agit de Georges Labit, le fondateur du Musée du même nom.
Le père, Antoine Labit, bourgeois fortuné qui a sa place dans la bonne société, fera en sorte que l'enquête s'arrête là_ Le dossier est bouclé.
Mais une mort aussi étrange dans d'aussi troubles circonstances ne peut passer inaperçue. Très vite les journaux s'en emparent. Commence alors la valse des rumeurs. Les hypothèses les plus folles courent, de la plus exotique à la plus ténébreuse, de la plus sordide à la plus romanesque.
Hypothèse la plus répandue, il aurait été piqué par une flèche empoisonnée provenant de son musée. Pour étayer cette thèse, le fait que Georges Labit a ramené de ses voyages différents pigments. Aucune flèche n'a été retrouvée près du corps
Autre hypothèse journalistique : il aurait été émasculé.
Par qui et pourquoi ? Deux sous-hypothèses_ concernant les choix sexuels de la victime. Soit Georges aurait été homosexuel ce qui aurait entraîné une action violente homophobe soit il était un coureur de jupons et il aurait succombé à l'agression d'un mari jaloux.
Georges Labit avait une maîtresse prénommée Angèle. Or la famille Labit, honorablement connue, ne voulait pas en entendre parler. Ce n'était pas le même monde. Georges devait épouser quelqu'un de son rang et ce fut une certaine Louise qui fut choisie.
Nouvelle hypothèse des faits : pour éviter que ne se ternisse la réputation de la famille, il fallait éloigner Angèle que l'on oblige à se retirer dans les ordres. La famille Labit avait le bras long.
Mais Angèle aussi avait de la famille. Notamment son frère, Georges Sicard qui, ulcéré, refusait le sort réservé à sa sœur.
Les deux Georges se connaissaient : Sicard était le photographe de Labit. Lors d'une ultime rencontre entre les deux, une violente dispute aurait éclaté, et accidentellement Georges Sicard aurait blessé mortellement Georges Labit.
Non seulement, Antoine Labit fait arrêter l'enquête mais il bloque tout autre moyen d'information. Aucune visite avant l'enterrement n'est acceptée, le cercueil scellé est déposé dans un sarcophage en métal.
Aujourd'hui encore, personne n'a pu percer le mystère de la mort de Georges Labit.
Les principales informations sur cette affaire proviennent du roman de Philippe Jové, « La Pierre de l’Orgueil », un polar historique inspiré de faits réels qui a reçu le Grand Prix Littéraire 2021 de la ville de Toulouse et de l'Académie du Languedoc
Michel