20 Avril 2021
C'est l'ancienne place de la Gravette, tracée en 1864 sur le terre-plein du château du Busca vendu par lots à partir de 1860. Elle a pris le nom du terroir traversé par l'avenue Crampel en raison des affleurements de graviers. Il s'agit de la fin du dépôt du cailloutis supérieur, apporté par la Garonne en couche très irrégulière en épaisseur et en étendue.
On l'appelait aussi la Gravette-Busca pour la distinguer de la Gravette-Saint-Cyprien. Au XIXème siècle, on disait aussi la Gravette Saint-Michel.
Le 2 août 1899 on forma un curieux projet : la place, appelée place Crampel, se composerait d'un terre-plein entouré d'arbres, déterminant deux voies latérales, l'une à l'est, dite rue Delieuse, l'autre à l'ouest, baptisée rue de l'Eglise. En effet, elle reçut un temps la première « église » Sainte Germaine, mais fut surtout le « terminus » du tramway 24 (Capitole-Busca).
En juin 1884, une pétition avait recueilli le nombre considérable de 1.800 signatures pour l'établissement de cette ligne d'omnibus ou de tramway.
En 1913, il a été proposé de l'appeler place Edouard Filhol, professeur de zoologie à la faculté des sciences, qui tient une place très honorable dans la galerie des paléontologistes célèbres.
Le 18 novembre 1934, on inaugura son nouveau nom place Henri Russell.
Ce fut l’une des 27 « tranchées» de défense passive aménagées dès octobre 1939 à 1945 sur des voies publiques pour servir d'abri contre les attaques aériennes.
Le comte Henry RUSSELL KILLOUGH est né le 14 février 1834 à Toulouse. Son père est issu d’une vieille famille Irlandaise au catholicisme rigoureux ; sa mère est française. C’est elle qui le met pour la première fois en contact avec la montagne au cours de petites randonnées. Il fut un pionnier du « pyrénéisme ». A l’âge de 23 ans, il entreprend son premier voyage lointain, qui le conduit jusqu’en Amérique du nord. De retour à Pau, il se lance à la conquête des Pyrénées.
En 1859, il s’engage dans la marine, et part pour son second voyage lointain de 65000km qui durera trois ans.
Dès son retour dans les Pyrénées en 1861, il consacrera le reste de sa vie à l’exploration des Pyrénées.
Seul ou avec ses guides, il effectue d’innombrables ascensions, réalisant une trentaine de premières. Il vit d’une fortune personnelle et des rentes de ses placements bancaires. Durant l’hiver il se plie aux contraintes de la vie mondaine de la haute société Paloise, mais dès les premiers jours de l’été, il repart vers les sommets.
Il est mort à Biarritz en 1909.
Sources :
Dictionnaire des rues de Toulouse de Pierre SALIES -AMT Cote : 39/1 et 39/2
www.pyrenees-passion.info/pyreneisme/les-pyreneistes/henry-russell-seigneur-vignemale/