12 Janvier 2000
Pyrénées (rue des) - Pourquoi ce nom montagnard, mis bout à bout avec le Japon, et en équerre avec Philomène-la-Sainte? C'est le grand mystère des noms de rues de Toulouse... La « naissance» de cette voie publique est, par contre, mieux connue.
En bordure de l'allée des Demoiselles existaient les propriétés du pépiniériste DEMOUILLES. Quand fut établie la ligne de chemin de fer, ces propriétés furent traversées et divisées. Peu avant 1900, une voie de passage assurait la desserte, depuis l'allée des Demoiselles, de la partie de ces propriétés restée au nord de la ligne ferroviaire. Dans le même temps, Xavier d'AURIOL décidait de mettre en lotissement le vaste domaine qu'il possédait au sud du chemin vicinal 25 devenu avenue Frizac.
Vers 1880, la rue d'Auriol possède déjà de belles maisons. Le quartier, peu à peu, s'étend vers le sud, puis tout le territoire compris entre l'avenue Frizac, les allées des Demoiselles, le chemin de fer, et les rues de la Tannerie et Léo-Lagrange, est ainsi occupé par des villas cossues et parfois de bon style. Pour desservir ce nouveau quartier, tout un réseau géométrique de voies est amorcé, les unes parallèles à la rue d'Auriol, une autre perpendiculaire, destinée à les recouper toutes : ce sera la rue Sainte-Philomène, entreprise depuis l'avenue Frizac, mais longtemps limitée à la rue Saint-Luc.
Restait à organiser le sud de ce quadrilatère. La dernière voie du quartier d'Auriol concernait les propriétés DEMOUILLES. Elle prit le nom de Louis-Marc DEMOUILLES décédé en 1878.
Entre cette rue et le chemin de fer, la voie de desserte fut à son tour prolongée, vers l'ouest, jusqu'à la rue de la Tannerie. La rue des Pyrénées était née ! Les terrains longeant le chemin de fer étaient distribués en lots, et quelques autres lotissements complétèrent l'ensemble, où s'installa la marbrerie VALETTE. Pendant un temps, la rue des Pyrénées fut surtout connue dans le quartier par la désignation non officielle de « rue Pyrénées-Morvan de la Marbrerie ». Une large partie des marbres étant extraite des carrières pyrénéennes, le nom montagnard n'était pas trop insolite !
Pour la facilité de la desserte des lotissements, deux autres voies transversales complétèrent le réseau: la rue Félix-Durrbach, et la rue Henri-IV.