12 Janvier 2000
Montaut (rue Henri) - Lorsque fut imaginé le « quartier Sainte-Germaine» (au Busca), toute voie nouvellement créée reçut un nom de saint, Saint Dominique eut la sienne, du chemin du Busca aux prisons.
Mais vers 1880 surgissait, entre la rue Gravelotte et la rue Saint-Hilaire, la rue neuve Saint-Dominique.
En 1892, dans une pétition, les habitants de celle-ci demandèrent de changer le nom. Saint Benoît fit une courte apparition dans les parages des prisons. Mais l'endurance de saint Dominique triompha de son partenaire du paradis, et dura jusqu'en 1936 où l'on décida de le remplacer par... Henry Montaut,
Celui-ci ne saurait passer pour un saint... en tout cas pas pour un saint triste. Henri MONTAUT, fils d'Adolphe MONTAUT, comptable, et de Charlotte CHAROULEAU, est né à Toulouse le 15 décembre 1862, rue Saint-Joseph. Il exerça pour vivre, la profession de voyageur de commerce pour la Maison Fabre, vêtements, chemiserie, rue de la Bourse, et vécut rue Frizac, d'abord avec sa mère, puis avec « Lisotte ,» une aimable et gentille blanchisseuse dont il fit sa maîtresse. Avec Albert BEDOUCE, Armand SYLVESTRE et quelques amis, s'organisèrent des réunions fort gaies, autour d'une table bien servie. Ce fut La Mensuello. Henri MONTAUT composa en vers français, sous le pseudonyme de Pantaléon John, pour évoquer le pantalon jaune serin qu'il portait couramment, et en langue d'oc, sous le nom de l'Anric del Busca. II mourut au Busca, le 10 janvier 1906. Ses « cansous et pouesios toulousènos », parues en 1904, sont de véritables documents sur la vie populaire de son époque. Il a une statue au Jardin des plantes.
Deux ans avant sa mort (le 10 janvier 1906) Montaut avait publié un délicieux recueil intitulé «Cansous et pouesios toulousènos». Cette œuvre demeure comme une somme de documents sur la vie populaire de Toulouse au tout début du siècle dernier.
Bibl. - ROZES de BROUSSE (J.), Un Poète populaire toulousain, l'Anric del Busca, l’Auta n° 398 et 399, 1973.