12 Janvier 2000
voir aussi Demoiselles (les) - Quartier et Demoiselles (pont des) -Demoiselles (rue des)
Demoiselles (allée des) - Ancien chemin allant de la porte du Château Narbonnais à Montaudran, prolongeant la rue Montaudran (= rue Alfred-Duméril) et précédant le chemin bas de Montaudran (= avenue Saint-Exupéry). On l'appela allée du Chantier des Barques parce qu'elle longeait le bassin de Radoub. Redressé vers 1820, ce chemin fut encadré de deux fossés importants, jugés dangereux pour la circulation et supprimés en mars 1901. Ils servaient d'évacuation aux eaux du canal... du Jardin des Plantes! L'ancien chemin était devenu l'une des avenues de Toulouse les mieux habitées de la ville.
Demoiselles (les) - Quartier. Lorsque le 7 novembre 1955, Charles BRAIBANT, Directeur des Archives de France, vint inaugurer le nouveau dépôt d'Archives Départementà1es, il prononça un discours dans lequel il disait: «C'est à Monsieur PELLETIER que revient notamment le mérite d'avoir trouvé un emplacement dans cette ville de Toulouse, qui est, de toutes nos métropoles provinciales, celle dont la population s'accroît le plus vite, et où, par conséquent, les terrains libres sont rares. fi a choisi les calmes rives du canal de RIQUET, lieu qui était, paraît-il, assez mal fréquenté au XVIII" siècle, puisque cette époque cynique l'appelait Pount de las putos, nom que le siècle de Victor HUGO et de PASTEUR, plus vérécondieux, a changé en celui de Pont des -Demoiselles.» Charles BRAIBANT tenait le renseignement de Robert MESURET, pressenti pour cette fourniture. Ainsi se trouvait relancée une explication du nom à peu près ignorée, depuis que LAHûNDES, en 1920, avait simplement écrit qu'il remplaçait « une appellation moins polie ». En 1968, Gaston ASTRE, intrigué, tente de tirer au clair cette singulière appellation: " L'irrévérence tend toujours à dénigrer par des mots crus, pour rire. Cette opinion pourrait reposer sur un unique document .conservé aux .Archives du canal, une carte manuscrite à l'encre noire, " Carte de la partie du-cours de la rivière de Garonne depuis la ville de Saint-Martory jusqu'à deux lieues au-dessous de Toulouse' » à l'échelle de 12 lignes pour 500 toises: sans signature ni date, mais paraissant bien du dernier quart du XVIII" siècle; difficile de préciser une date; le canal de Brienne, terminé vers 1774, n'y figure pas. O~ y a ajouté à l'encre rouge les noms d'ouvrages du canal· et c'est dans ces conditions que nous y lisons, au point envisagé, la' mention " pont de Las Putes ".
L'explication? Une hypothèse qui, répétée, prend l'apparence de vérité? Elle a été enregistrée jusque dans le Dictionnaire des Noms de Rues de Paris (B. STEPHANE) à propos de la « rue de Toulouse» : «De quelles demoiselles s'agit-il? Ce sont celles qui, lorsque le baron RIQUET commença la construction du canal du Midi, se donnaient rendez-vous à l'endroit qui porte aujourd'hui leur nom, pour attendre les ouvriers en mal d'amour. Ces jeunes personnes au grand cœur méritaient bien de passer à la postérité »
Il est vrai que les autres hypothèses ne valent guère mieux. A l'emplacement du quartier était une vaste « dépression aquatique » avec mares, où les jeunes et les entomologistes allaient chasser les libellules dites « demoiselles » …« N'y a-t-il là qu'une coïncidence?» s'interroge G. ASTRE. En 1980, Cécile MARIE proposa autre chose :- . . . «Au début du XIX" siècle, on avait surnommé «demoiselles» de solides bûcherons- montagnards de notre région. Ils connaissaient alors de sérieuses difficultés économiques et avaient entamé, pour se faire entendre, une suite de manifestations qui devinrent « la Guerre des demoiselles ». Leur tenue: une grande chemise de fil blanche serrée à la taille, un bonnet de laine souvent blanc lui aussi et le visage grimé. Ils allaient par bandes vers la fin du conflit qui, par maladresses de part et d'autre, n'avait que trop duré. C'est donc vers 1842 que quelques « Demoiselles », arrivant par Mazères et la vallée de l’Hers, furent accueillies au pont du canal par la garde à cheval qui, sans aucune brutalité, les suivit jusqu'à la préfecture où ils reçurent du préfet d'alors des paroles satisfaisantes. » Mais cette version se heurte à- une impossibilité chronologique. Est vain également le rapprochement des deux noms du quartier: Demoliseilles et Comeres
Alors? En 1703, le chemin de Toulouse à Saint Orens est dit le chemin de Commère. En 1777, (2 juillet) les «Affiches» citent le «pont des Comeres sur le canal au-delà du cours des Promenades » …En 1782, un chemin, près de la Barraquette, « tend à celui des Maquerelles et de Bonne Gazagne». On construit un pont ou aqueduc « ou commence le chemin des Maquerelles ». Mais le pont sur le canal est couramment désigné : pont des Demoiselles, dès 1778, sinon avant, bien que les plans continuent de le désigner: pont de Montaudran. Le dossier reste ouvert...
Demoiselles (pont des) - Quoi qu'il en soit de l'origine du nom, l'ex « pont de Montaudran » devint, avant la Révolution, « pont des Demoiselles », ce qui lui valut d'être rebaptisé : en l'an II " pont des Eclipses ». C'était l'un des plus anciens ponts sur le canal, construit dès 1683. Il y eut d'abord un premier pont étroit, de moins de 2,50 m, perpendiculaire au canal, à fort dos d'âne, où ne pouvait passer qu'une charrette Un second pont fut réalisé, en élargissant le premier de 2 m de part et d'autre, soit 6 m avec parapets terminant leur course en retour d'équerre arrondi. Un troisième état du pont fut obtenu en accolant en amont une maçonnerie de largeur inégale, en travers de l'axe du canal, avec parapets circulaires, ce qui élargissait encore les accès, le tout en brique. L'accroissement de la circulation en ce point rendit très vite insuffisant ce passage. Un accident, en décembre 1961, accentua encore la nécessité de le reconstruire: une automobile, dans le brouillard, accrocha le parapet et le renversa sur dix mètres ! En avril 1970, le vieux pont fut démoli et l'ouvrage actuel entrepris.
Demoiselles (rue des) - Ancien nom de la rue Félix-Durrbach (avant 1936).